La spiritualité cékoi ?
Pour toutes les traditions, la spiritualité ne consiste pas à croire ou à remplir l'esprit de connaissances, mais à expérimenter pour s'enrichir de l'assimilation, de l'incarnation. La spiritualité s'inspire de toutes les philosophies parlant d'Humanisme et d'humanité, qu'elles remontent à six siècles avant notre ère jusqu'à aujourd'hui avec André Comte-Sponville ou Edgar Morin. De plus en plus de monde connait maintenant le Dalaï Lama, Matthieu Ricard, Thich Nhat Hanh, Arnaud Desjardins, Jacques Castermane, Frédéric Lenoir ou Alexandre Jollien.
Avoir FOI n'a rien à voir avec Croire. La foi se rapproche beaucoup plus de la confiance, ou de la vision positive (notion à la mode) que de la croyance. Avoir foi, c'est se relier le plus profond de ce qu'on ressent, de ce qu'on a expérimenté et qui donne le Sens de la vie.
La spiritualité n'a jamais consisté à croire mais à avoir foi, ce qui est relativement opposé. Visant au delà du personnel ou du moi, elle se fonde principalement sur la pratique et l'expérimentation du Soi.
La spiritualité rassemble des hommes égaux et a peu de choses à voir avec la religion.
Les Religions, du haut de leur hiérarchie, supervisent des pêcheurs, organisent des prêches, dirigent des croisades, moralisent et entretiennent la croyance que Jésus, Dieu ou le Bouddha vont écarter le malheur et la souffrance. Au pire, elles exigent l'adhésion à leurs dogmes sous peine de sanctions. Il ne s'agit pas ici de Religion, mais de l'exercice de personnages perturbés qui cherchent à conserver le pouvoir.
Dans une religion, la principale théorie expose l’existence d’un Dieu ou d’un créateur de l'Univers en qui il faut croire et qui nous aidera : en ce sens la spiritualité n’est pas une religion. La spiritualité est en amont et dépasse totalement les religions qui n’en sont qu’un outil parmi tant d’autre. On peut être athée et totalement engagé spirituellement.
Le cœur des gens est rempli de l’espoir apporté par la déité, le Saint ou l’être réalisé. Ils font des offrandes (nourriture, argent…), des prosternations, des prières au sujet de la santé ou de la récolte. Mais au lieu de se mettre au travail pour acquérir les qualités de la déité ou de l’être réalisé, ce que préconisent les textes anciens dont les églises se sont emparées, ils attendent que leur revienne un tas de choses. Ils vénèrent Jésus, Allah, Yahvé ou le bouddha sans faire l’effort de trouver en eux-mêmes leurs qualités. Donc rien ne changera jamais pour eux.
Mais point de religion ici en mon point de vue.
La spiritualité n’est pas seulement recevoir des informations, faire des stages, lire des livres et professer de bonnes paroles. C’est parcourir un chemin, c’est se détruire pour se reconstruire soi-même, c’est aller vers le Divin, faire le choix d’acquérir peu à peu les qualités d’un Bouddha ou d’un Saint.
Dans sa pratique, la spiritualité laïque permet d’expérimenter de façon pragmatique la connaissance profonde de soi, de la relation et des Phénomènes.
Sa découverte est à la mode avec les notions de retour sur soi, instant présent, zen-attitude, lâcher-prise ou méditation en pleine conscience. Ces véritables attitudes sont malheureusement présentées ordinairement comme simples outils ou techniques, lesquels font le bonheur de tous les magazines de santé ou de psychologie. C'est la perversité de l'instrumentalisation, car au lieu de travailler à "Mieux-Être avec les Autres", on vise trop souvent le "Bien-être personnel" et individualiste.
Avant de prétendre ressentir le Divin, commencer par apprendre à ressentir le voisin.
La spiritualité dont je parle consiste en la quête du sens profond de la vie. C'est la Voie de recherche de libération de nos limitations occasionnées par nos conditionnements, idées fausses, limitations mentales et tendances préjudiciables.
Elle réalise une ouverture, un lâcher-prise, un renoncement. Elle consiste à se relier aux autres, à l'environnement, à l'Univers. Pour cela, nous devons dépasser notre mental afin de pouvoir appréhender la réalité des phénomènes de la vie, de façon à nous y ajuster de façon sereine et créatrice.
Elle tente d'indiquer à chaque Homme les démarches fructueuses expérimentées par nos ainés depuis des millénaires afin de se rapprocher de la joie et de la vie plutôt que de se laisser embobiner par l'ego qui nous rapproche de la compétition, de la lutte, de la Souffrance et de la non-vie.
Dans cette Voie spirituelle, il n'y a ni Dieu créateur du Monde ni personne en qui croire, sinon avoir foi en soi, en la Vie et en la Sagesse des traditions ancestrales.
La spiritualité peut intégrer la psychothérapie (qui devient donc la Thérapie Transpersonnelle) mais propose un cheminement plus élaboré bien plus en profondeur. Elle accroit encore les zones de responsabilité (et non de culpabilité) de l'individu et vise directement le bonheur, quels que soient les événements et impondérables extérieurs.
C'est la culminance de la Responsabilité et de l'Acceptation qui réalisent la véritable porte du bonheur ou de l'épanouissement.
Avant de se laisser attirer par l'ego dans les mondes invisibles et de dialoguer avec Dieu ou les entités, il faut d'abord être incarné dans la matière du monde visible. Avoir appris à relationner avec ses enfants et ses semblables, à ressentir ses sensations corporelles, ses postures et son vécu, avoir réglé les problèmes avec soi, son père, sa mère et les Autres. Sinon nous deviendrons des fous aveugles et sourds (ego spirituel), perchés et persuadés de savoir, et nous nous rapprocheront beaucoup plus du délire mystique que de la véritable Sagesse.